Dossier Technique N°25 | Mai 2000 |
La synchronisation de l'image et du son au cinéma
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L'arrivée
de l'enregistrement sur support magnétique n'a pas bouleversé
cette méthode de travail. La caméra optique a simplement
été remplacée par un magnétophone à
bande magnétique perforée 35mm, que l'on a continué
à appeler "pellicule son".
Dans les deux cas
précédemment décrits, l'entraînement de la pellicule
s'effectue par un moteur électrique asynchrone synchronisé,
au moyen d'une roue à picots (appelé aussi débiteur
denté) qui s'engrène dans les perforations. La liaison avec
le moteur est purement mécanique, le glissement des supports n'est
pas possible, puisqu'il y a engrainement.
Rappel sur les
moteurs électriques
Nous nous intéresserons
seulement à trois familles de moteurs électriques : les moteurs
synchrones, les moteurs asynchrones et les moteurs asynchrones synchronisés.
Un moteur synchrone suit en permanence la fréquence
du courant alternatif qui l'alimente, sans aucun autre décalage
possible qu'un léger retard angulaire, qui résulte de la
résistance mécanique qui lui est appliquée. En effet,
tout décalage angulaire par rapport au champ électromagnétique
excitateur est générateur de force électromotrice.
C'est ce décalage qui procure au moteur sa puissance de traction.
Néanmoins, si le moteur était parfaitement en phase avec
le champ électro-magnétique d'excitation, sa puissance mécanique
serait nulle.
Dans la réalité, ce décalage existe en permanence. La limite de ce décalage est obtenue lorsqu'il atteint la moitié de l'écart angulaire de la paire de pôles qui génère le champ électromagnétique excitateur. Dans ce cas le moteur pourrait sauter un pôle, et comme le phénomène se répéterait avec la paire de pôles suivante, le moteur s'arrête simplement et brûle. Une caractéristique fondamentale d'un moteur synchrone est qu'il ne peut pas démarrer seul, si la fréquence du courant qui l'alimente est constante. Il est indispensable de lui adjoindre, pour le faire démarrer, un moteur d'un autre type, et le laisser "conduire la manS.uvre" dés que l'équipage a atteint la vitesse de synchronisme. Les moteurs asynchrones ne présentent pas de relation entre leur position mécanique et le champ électromagnétique (qui est obligatoirement alternatif, même si l'alimentation s'effectue en courant continu). La vitesse de rotation de ce type de moteur dépend directement de sa charge mécanique. Les moteurs asynchrones synchronisés sont des moteurs hybrides qui présentent les modes de fonctionnement des deux types précédemment décrits. Lors de la phase de démarrage, le moteur fonctionne en mode asynchrone et lorsqu'il a atteint sa vitesse de synchronisation, il passe en mode synchrone. Si sa charge mécanique est importante, il ne pourra plus tourner en mode synchrone et repassera en mode asynchrone. L'explication du mode synchrone est exactement le même que pour le moteur synchrone. |
Le tournage film
Quand une équipe film tourne en 35 mm (caméra
quartzée et magnétophone quartzé), les problèmes
de synchronisations sont rarissimes, voire inexistants. Le seul gros problème
de synchronisation pouvant survenir est celui ou la caméra a tournée
à 24 I/s et que le son soit recopié à 25 I/s, ou inversement.
Dés que le camion de son fût remplacé par les enregistreurs autonomes de types Nagra II (1953), Nagra IIC (1955), Nagra III (1958), Perfectone et plus tard Stellavox, il a fallu mettre au point un système de synchronisation entre la caméra et le magnétophone, puisque ces deux appareils fonctionnaient sur batteries. Pour assurer cette synchronisation, plusieurs méthodes
ont été mises en oeuvre.
Lors de la copie sur film perforé, un dispositif
électronique, appelé synchronisateur, corrige soit la vitesse
du magnétophone lecteur, soit celle de l'enregistreur, selon le
système, de manière que, de nouveau, à chaque 50 cycles
du signal pilote correspondent 24 ou 25 perforations du support magnétique
perforé (16 mm ou 35 mm). Tout se passe comme si l'enregistrement
avait été fait directement sur le support perforé
synchrone. Les divers procédés (Pilotton, Rangerton, Fairchild,
Perfectone et Néopilotton) ne différencient entre eux que
par la méthode utilisée pour enregistrer ce signal pilote
sur un canal indépendant de l'audio.
Dans les années 60, le"fil à la patte" ce
faisant de plus en plus rare fût remplacé dans les magnétophones,
par une plaquette à quartz qui générait un signal
pilote de 50 Hz ( Europe) ou de 60 Hz (Etats-Unis et Japon).
Dans les années 70, le "clappeur" permettait de
tourner synchrone sans clap.
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Le repiquage traditionnel 16mm et 35mm
Le signal pilote enregistré sur la bande 6,25mm
lors du tournage peut être considéré comme l'équivalent
de "perforations magnétiques" remplaçant les perforations
mécaniques du support magnétique 35mm.
En montage analogique cinéma (positif image + sons sur magnétique perforé) il faut passer par une recopie du master 6,25mm sur 35mm perforé. Ce principe de repasser par un support 35mm perforé vient du fait qu'au début du son direct, le son était enregistré sur pellicule film en optique. Ce qu'il faut dire par rapport au début du parlant, est que le chef opérateur du son gravait en même temps que le son optique, un disque 78tr/mn qui permettait au réalisateur d'écouter la bonne prise après l'avoir mise en "boite". A partir du moment ou le support magnétique est arrivé, l'enregistrement qui consiste à calculer en "nombre d'images" ou en perforations, les éléments de synchronisme de la bande son 6,25mm sur la magnétique 35mm perforé n'a pas changé. Le signal pilote enregistré lors de la prise de son va nous servir principalement au moment de la recopie 16mm ou 35mm. Les variations de vitesse (infimes) du magnétophone lors du tournage doivent être relues lors de la recopie. C'est à ce moment que la piste pilote joue son rôle pour retrouver le synchronisme . Variations vitesse de tournage 6,25mm = Variations vitesse de recopie 6,25mm Deux méthodes principales ont été utilisées. Celle développer par Perfectone consistait à amplifier cette fréquence pilote et reconstituer un courant électrique triphasé qui servait à alimenter, aux travers d' amplificateurs de puissance, le moteur du "défileur" d'enregistrement, équipé d'un moteur asynchrone synchronisé.Celle utilisée par Nagra consistait à asservir le défilement du magnétophone 1/4 de pouce de lecture à la fréquence du secteur, qui alimentait en même temps le défileur d' enregistrement équipé du même moteur asynchrone synchronisé. Lors de la recopie (bande lisse 6,25mm sur magnétique perforée 35mm), l'auditorium doit posséder un synchroniseur. Il permet de comparer le signal pilote enregistré pendant le tournage avec celui qui régule le défilement de l'enregistreur 16mm ou 35mm perforé. Sur le SLO (synchroniseur de chez Nagra), la visualisation de la synchronisation est possible sur un oscilloscope intégré à l'appareil: le signal pilote est affiché en vertical, et le signal de référence du secteur (50 Hz ou 60 Hz) est lisible en horizontal. Lorsque les deux références sont identiques, une courbe de Lissajoux apparaît (appelé " patate") et nous obtenons un parfait synchronisme entre le support magnétique 6,25mm et le support perforé 35mm. Au moment de la recopie, le magnétophone lecteur et la machine perforée doivent défiler en parfait synchronisme. L'une des deux machines doit être asservie à l'autre, où l'on peut utiliser une même base de temps pour les faire tourner.La synchronisation entre l'image et le son se fera sur la table de montage par l'intermédiaire du clap effectué à la prise de vue.Ce système de tournage a été utilisé, et l'est encore, mais effectivement, présente un inconvénient lors d' un tournage à plusieurs caméras films. Il faudra identifier chaque caméra lors de sa prise de vue, avec un clap d 'identification. Ce mode de tournage est complexe à gérer, à partir du moment où l' on tourne à plus de 2 caméras. Ensuite, le travail de synchronisation image et son est d' autant plus complexe... mais pas insurmontable. C'est une des raisons pour lesquelles le code AATON, puis SMPTE a pu voir le jour. Il fallait mettre au point un système de synchronisation permettant de supprimer le clap traditionnel. |
Code temporel
Normalisation du code temporel U.E.R / E.B.U (1972) Extension du code temporel aux machines audio multipistes (1975) Cadences et défilement image:
- vidéo couleur NTSC (USA): 29,97002618 I/s - tous standart vidéo (Europe): 25 I/s - standart cinéma: 24 I/s Au début de l'année 1973, le code UER (Union Européenne de Radiodiffusion) utilisait des inscriptions en temps réel sur le support image et son. Cela permettait le dialogue pour la synchronisation utilisée à cette époque en vidéo. On inscrivait un code binaire optique lors de la prise de vue en 16mm entre les perforations du film. C'était un code à 4 bits qui était enregistré lui aussi sur le magnétophone, à la place du signal pilote 50 Hz ou 60 Hz. Ce code temporel indiquait les secondes, minutes, heures, jours, et mois. Ce code s'incrémentait toutes les secondes. Lors de la synchronisation, il suffisait de prendre l' image et le son correspondant à la même heure. En 1981, les caméras AATON 16mm s'équipent du code AATON, Nagra et Stellavox s'équipent de plaquettes AATON (boitier externe). Dans cette configuration de tournage, le code AATON prenait la place du 50 Hz et s'enregistrait à sa place. La journée de travail démarrait par la mise à l'heure de la caméra et du magnétophone. Le code AATON était enregistré sur le bord droit de la pellicule image et visible à l'S.il nu lors du développement du négatif du film. Ce code AATON était un code à 91 bits, indiquant le temps toutes les secondes, la date, le numéro de production ou de film toutes les 5 secondes. Ce principe a été repris par la suite, pour le code temporel SMPTE, à 80 bits. En 16mm, le code est enregistré entre les perforations, du côté du Keycode, qui est placé à l'extérieur de ces perforations. En super 16mm, le code est lui aussi enregistré entre les perforations. En 35mm, le code est enregistré à l' extérieur des perforations, du côté opposé au Key code. Au niveau de la bande son, le code temporel a pris la place du 50 Hz ou du 60 Hz, sur le magnétophone analogique (Nagra ou Stellavox). Le time code à 80 bits par image (25 i/s ) peut être assimilé à une fréquence de 2000 Hz (signal carré). Lors de la recopie du son, il suffit d'effectuer une division de fréquence pour obtenir un pilote à 50 hz et effectuer la même manS.uvre que pour la recopie avec un signal pilote enregistré sur la 6,25mm. Par contre dans cette opération de recopie, le signal time code sera enregistré sur le support magnétique perforé, à côté de la modulation, ce qui n' était pas le cas dans la recopie avec le signal pilote de 50 Hz ou de 60 Hz. |
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Sur le support magnétique perforé, le signal time code sera "décodé" après recopie, par une lectrice imprimante, qui inscrira en clair sur la dorsale magnétique perforée, le time code. Le temps sera indiqué toutes les secondes, la date et le numéro de production seront indiqués toutes les 5 secondes. L' inscription étant faite, la pellicule son perforée peut partir à la synchro image. Il suffira pour le montage de remettre en place les plans tournés présentant le même code temporel. |
Cas spécifique
Si l'on est amené a tourner avec une caméra
film quartzée et un magnétophone équipé d'une
carte time code, si la post-production s'effectue de manière traditionnelle
(recopie du son sur magnétique perforée), il faut faire un
clap au tournage et s'assurer que le time-code du magnétophone soit
régler sur 25 I/s, même si la caméra tourne a 24 I/s.
Le fait que le magnétophone incrémente son time code a 25
I/s, permet de retrouver la bonne synchronisation lors du transfert son
(support magnétique perforé). N'oublions pas que dans ce
cas de figure, c'est la fréquence du secteur qui nous sert de référence
(50 Hz).
La recopie du son sur support perforé s. effectuera, à la vitesse de la caméra du tournage, c. est à dire 24 I/s. Si l'on incrémente le time code a 24 I/s, dans le magnétophone, nous obtenons lors de la recopie, un signal de référence de 24 x 2 = 48 Hz. Alors que si le time code s'incrémente a 25 I/s, dans le magnétophone, nous obtenons lors de la recopie, un signal de référence de 25 x 2 = 50 Hz.Dans ce cas là, nous sommes parfaitement synchrone avec l'image tournée. Dans le cas d. un montage virtuel, il faudra incrémenter le time-code du magnétophone à 24 I/s. En 1981, le code AATON voit le jour sur les caméras 16mm et 35mm. Il fonctionne d'abord sur 91 bits, puis dés 1982, sur 80 bits ( code SMPTE ). La mise à l'heure de la caméra film et du magnétophone s'effectue à l'aide d'une "horloge mère" (l' origine C). Au départ, et principalement pour le Nagra 4 S.TC, il fallait adapter une interface sérielle AATON (référence QSIA/TCRS232 code ASCII) pour " dialoguer " avec l'origine C. Cette interface n'a plus lieu d'être depuis qu'AATON a sorti l'origine C+. |
Utilisation du code AATON en tournage film
Au début de la journée de tournage, on
entre les informations (heure, date et numéro de production) dans
l'origine C+, qui tourne en mode free run (mode libre).
Origine C+--------> caméra ---------> good
Pour ce genre de tournage, mieux vaut réinitialiser les horloges à la mi-journée. Il n'y a généralement aucune dérive. Avec une régulation par quartz de 10-6, cela donne une dérive d'une image pour un million sur une journée de 8 heures. Le tournage time code permet de ne plus faire de clap (économie de pellicule non négligeable), de tourner avec des animaux (car les claps les effraient), de tourner avec des enfants (pour qui souvent la première prise est la bonne). Cela permet au réalisateur de demander le moteur sans que les comédiens le sachent (fraîcheur des acteurs sur la première répétition). On le voit, les avantages sont nombreux, mais les techniciens de cinéma restent fidèles au clap, qui demeure un repère pour toute une équipe de tournage (silence plateau, start des comédiens, etc...). Sur les caméras 16mm et 35mm, on peut trouver pratiquement chez tous les constructeurs (AATON, ARRIFLEX, MOVIECAM, PANAVISION) des appareils de prises de vues équipés de carte time code. |
Magnétophones utilisés pour les tournages ( quartz et time code )
NAGRA KUDELSKI
Nagra 4.2 (mono, quartz) 1970 analogique Nagra 4.S (stéréo, quartz) 1971 analogique Nagra 4.S (stéréo, Aaton) 1981 analogique Nagra 4.S.TC (stéréo, time code) 1982 analogique Nagra D (4 pistes, time code, format DASH, 18 bits/48khz) 1991 numérique Nagra D (2 pistes, time code, 24 bits/96khz) Ces différents enregistreurs fonctionnent sur secteur de -55°C à +70°C, et sur batterie de - 20°C à + 70°C. STELLAVOX
Les échelles de fonctionnement en température sont à peu près identiques à celles de Nagra. Pour les enregistreurs numériques, toutes marques confondues, on rencontre des problèmes d'entraînement dus au support magnétique à très basse température (sauf pour le Nagra D). Ces mêmes problèmes peuvent aussi intervenir dans des endroits très humides. SONY
Précisons que la version absolute time a beaucoup servi pour la simple raison que l'on utilisait ce "temps absolu" comme référence. Ce signal servait à la recopie son sur magnétique perforée (même principe que pour le time code). La différence entre l'absolute time et le time code est importante, puisque l'absolute time ne décompte pas les secondes et repart à 0 au début de chaque cassette. Notons que certains enregistreurs numériques professionnels ont des horloges de time code régulées par quartz avec une précision de 10-12. FOSTEX ( 16 bits )
HHB (16 bits)
TASCAM
Tous ces enregistreurs sont des appareils portables ou portatifs. Le grand problème à l' heure actuelle, au niveau des Dat, reste l' autonomie des batteries. L'audio-numérique est gourmand en courant. Rappelons que la technologie du Dat est dérivé de la vidéo (têtes tournantes). Dés sa sortie, il était prévu pour remplacer la cassette analogique. Les professionnels l'ont adopté rapidement, pour ses performances audio, mais il n' était pas encore équipé d'absolute time ou de time code. Le Dat est arrivé sur le marché à la même époque que le compact disc (1982). |
Historique du time code
Afin de monter les images vidéo, en 1970, la SMPTE
(Society of Motion Picture and Television Engineer) étudie et normalise
un signal pour identifier chaque image vidéo. Ce code a été
adopté en 1972 par l'UER, plus connu sous le nom de EBU (European
Broadcast Union). Le signal time code se compose de deux numéros
distincts: le time code à proprement parler "code temporel" et les
users bits " bits de l' utilisateur ".
Pour les échanges internationaux de bandes, le code temporel doit être enregistré sur une piste longitudinale. Le débit binaire à la vitesse nominale est de 80 bits/image, soit 2000 bits/secondes à 25 I/s. Chaque image de télévision qui comporte une trame à numération impaire suivie d' une trame à numérotation paire, doit être identifiée par un mot de code complet. 8 chiffres définissent un numéro en heures, minutes, secondes, et images. La numérotation s'étale sur une journée. Dans le système européen (time code SMPTE.EBU), la numérotation part de 00:00:00:00 va jusqu'à 23:59:59:24 (25 I/s dans les systèmes PAL et SECAM) puis repart à zéro. Dans le système américain (time code SMPTE), elle part de 00:00:00:00, va jusqu'à 23:59:59:29 (il y a 30 I/s: exactement 29,97 I/s, d'ou les problèmes de "drop frame" et "non drop frame"en NTSC, puis repart à zéro. |
Les user's bits
Le time code ne permet donc pas de définir une
numérotation sur une durée plus longue que 24 heures. Pour
palier à cette limite, le time code est complété par
un numéro de 8 autres chiffres (ces chiffres sont codés sur
4 bits, c'est à dire qu'ils vont de 0 à 9, puis de A à
F. Cette numérotation va donc de 00:00:00:00 à FF:FF:FF:FF).
Ces user's bits permettent au technicien de définir une date, un
numéro de bobine, un numéro de production, etc...
Sur une image, nous disposons d'une numérotation complète de deux fois 8 chiffres. En tournage film, le time code est flashé sur le bord droit de la pellicule film à l'aide de petites diodes électroluminescentes. Nous sommes en mode free run, sur le time code. Pour la vidéo, nous disposons de deux modes: le mode free run et le mode rec run. Mode free run : Le time code s'incrémente, que la caméra tourne ou non. Cela permet de suivre une horloge commune à plusieurs appareils (caméras, magnétophones), il y a rupture de time code à chaque interruption de l'enregistrement. En tournage synchrone (images et sons sur supports séparés), il faut laisser un "pré-roll" de 10 secondes avant le début réel de la prise. Ce pré-roll est utilisé par la suite, pour permettre aux machines de montage de se caler parfaitement en lecture synchrone. Si l'on respecte cette règle, les risques de désynchronisme sont inexistants, à la synchronisation des rushes. Mode rec run : Le time code ne s'incrémente que lorsque la caméra ou le magnétophone enregistre. Il n'y a pas de rupture lors des arrêts de l'enregistrement. Ce mode de tournage est de moins en moins répandu. Une liaison par fil ou par système H.F est nécessaire entre la caméra et le magnétophone, pour le time-code. |
Méthodes pour enregistrer le time code
En vidéo, un mot complet de time code est un signal
numérique de 80 bits et peut prendre 2 formes:
LTC ( longitudinal time code )
VITC (vertical interval time code)
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Tournage en vidéo
Tournage avec une mono-caméra (Bétacam
400 sp ou modéle antérieur), mode free run
Au niveau des pistes audio, ces caméras sont de
type analogique, sur les modèles antérieurs à la Béta
400 SP, on peut rencontrer 2 pistes audio analogiques longitudinales (pistes
1 et 2) et 2 pistes audio de type FM (pistes 3 et 4) appelées pistes
numériques, car elles sont enregistrées hélicoidalement
comme l' image. Les pistes FM ne sont jamais utilisées pour des
raisons de commodité de montage. Avec ce type de caméra,
le rapport signal/bruit étant de l'ordre de 62 db (avec Dolby),
il est intéressant, quand les moyens de la production le permettent,
de doubler les sons sur support numérique séparé.
(rapport signal/bruit : 90 db).
Tournage avec plusieurs caméras (Bétacam), mode free run Il faudra utiliser la carte time code de l'une des Bétacam, en tant qu'horloge mère, pour configurer les autres caméras ainsi que le Dat ou le Nagra D. Le mode du time code s'effectuera en free run. Dés le commencement du tournage, toutes les caméras et le son sur support séparé doivent générer le même code temporel. Tournage en Bétacam numérique Sur cette caméra, la qualité audio est numérique (16 bits, stéréo). De ce fait, doubler les sons sur support numérique a peu d'intérêt, à l 'exception d' un tournage audio en multipiste (musique). On respectera les configurations de time code précédemment citées. Si toutes les opérations d'incrémentation du code temporel sont réspectées, il ne doit y avoir aucun problème de synchronisation entre l'image et le son au moment du télécinéma. |
Montage et post-production analogique
Les opérations de post-production, une fois le
repiquage effectué, nécessitent le démarrage et l'arrêt
synchrone des différentes bandes constituant le film.
La technique primaire pour assurer ces fonctions est utilisée par les tables de montage . Cette même technique a été utilisée auparavant, par les auditoria et les projections. Le synchronisme est assuré par un arbre mécanique, permettant éventuellement une liaison comportant des courbes, et éventuellement doté de systèmes de débrayage (surtout pour les tables de montage). Ce système est très primaire et d'une compréhension aisée. De nombreux systèmes de synchronisation électrique ont existé, tel que le "synchro start". Un seul d'entre eux a connu une large utilisation. Il s'agit du mystérieux et parfois capricieux "interlock", qui est encore sur quelques rares installations de nos jours. Ce dont on a parlé ici, c'est la synchronisation de vitesse et de position. On en reparlera avec le montage numérique en postproduction film et vidéo. |
L'interlock
Le principe de fonctionnement de l'interlock est basé
sur l'utilisation de moteurs triphasés de type asynchrone synchronisé,
mais avec un schéma électrique très particulier. Ces
moteurs comportent trois fils supplémentaires, par rapport à
un moteur traditionnel, qui sont reliés au rotor (partie mobile)
du moteur (qui est en court-circuit sur un moteur traditionnel). Les différents
moteurs interlock de l'installation ont leur stator relié au secteur
triphasé, les rotors étant reliés entre eux.
Les champs électromagnétiques induits par les stators sont tous synchrones, puisque provoqués par le courant du secteur. Les champs électromagnétiques recueillis par les rotors sont tous identiques puisque les rotors sont reliés entre eux. Si l'un des moteurs effectue une rotation, même lente, ou seulement d'une fraction de tour, son rotor recueille un champ électromagnétique différent. Il s'ensuit une circulation de courant dans le circuit rotor qui oblige tous les moteurs de l'installation (sous réserve du respect d'un certain nombre de paramètres) à effectuer un déplacement angulaire exactement identique permettant de retrouver l'équilibre du système. Le principe est très simple. On utilise un moteur pour piloter l'ensemble de l'installation qui effectuera des déplacements rigoureusement synchrones. Ce moteur est intégré à un ensemble communément nommé "groupe mère". Il doit avoir une puissance au moins égale à celle demandée par l'ensemble des moteurs qui lui sont connectés, ce qui a souvent entraîné son intégration au projecteur, lequel est relié mécaniquement et donc synchrone, car c'est le plus gros consommateur de puissance mécanique de l'installation. Il ne reste plus qu'à entraîner ce moteur par un moteur traditionnel, qui assure le mouvement de l'ensemble de l'installation, et le "groupe mère" est constitué. Ce moteur doit de préférence être de type asynchrone synchronisé pour assurer une vitesse de défilement exacte de l'installation. Si ce n'est pas le cas, seule la vitesse de défilement est affectée, car la synchronisation est assurée par l'ensemble interlock. |
Repères de synchronisation
Nous avons vu que la synchronisation de vitesse et position
est maintenant assurée, sous réserve d'un positionnement
initial rigoureux des différentes bandes constituant le programme
sur les différents appareils constituant l'installation.
Ce positionnement initial est assuré par le placement des croix de départ des différentes bandes sur les différents appareils de l'installation à un endroit adéquat par les techniciens d'exploitation de l'auditoruim (les "recorder", projectionniste, etc), là encore d'une façon extrêmement attentive. En effet, toute erreur lors de cette manipulation se traduit par un désynchronisme de la bande considérée, qui peut être l'image, entraînant ainsi un désynchronisme général entre l'image et le son. Là encore ce placement du repère de synchronisme est délicat. En ce qui concerne l'image, le projecteur est muni d'une double obturation pour éviter le scintillement. L'opérateur doit donc s'assurer que l'obturateur est calé correctement sur l'obturation qui intervient entre les deux projections de la même image et non sur l'obturation qui intervient lors de l'avancement de l'image. En cas d'erreur de calage, l'erreur de synchronisation est de 1/2 image, dans un sens ou dans l'autre. En ce qui concerne le son, le principe généralement adopté pour les défileurs est celui de la stabilisation du pleurage et du scintillement par volant(s) d'inertie et boucle tendue. Dans ce cas, une boucle tendue permet d'absorber les variations de vitesse du débiteur d'entraînement, ce qui permet une stabilisation de la vitesse au niveau des têtes d'enregistrement et de lecture. Malheureusement ce principe introduit un déséquilibre entre le positionnement dynamique et statique de la bande. En effet, lors de du défilement, le frottement de la bande sur les têtes provoque une résistance mécanique à l'avancement, qu'il est nécessaire de compenser par la traction d'un ressort venant contrebalancer cet effet et rendre toute son efficacité au dispositif de stabilisation de la vitesse de défilement. Malheureusement, à l'arrêt, la résistance due au frottement n'existe plus, le ressort de compensation ne compense plus rien et introduit alors une erreur de positionnement de la bande. Divers dispositifs d'aide au chargement ont été conçus par les fabricants pour repositionner correctement la bande lors du chargement, mais l'opérateur doit néanmoins être attentif pour ne pas introduire d'erreur. De plus, le réglage du ressort de compensation doit être refait régulièrement, l'usure des têtes introduisant une variation du coefficient de frottement tête/bande et donc une variation de la résistance à l'avancement. De plus, des bandes de natures différentes présentent des coefficients de frottement différents et provoquent donc des décalages dynamiques différents. On voit donc que le respect du synchronisme n'est pas simple, mais à l'époque ou ces techniques étaient couramment utilisées, les opérateurs étaient des professionnels n'effectuant que ces seules opérations et parfaitement rompus à tous ces problèmes, ce qui permettait d'assurer en général un fonctionnement sans faille de l'installation, et les programmes étaient synchrones. D'autres techniques ont été utilisées, telles que la synchronisation par signal biphase, mais le principe d'emploi est resté le même, seule la technique de synchronisation des moteurs à changé. Les observations ci-dessus développés restent exactement les mêmes, avec éventuellement quelques variantes quant aux conséquences chiffrées sur les éventuels désynchronismes. |
Le mode biphase
Le système de modulation biphase travaille de
la façon suivante:
- dans le cas d'un 1, une seconde transition apparaît au milieu de la période d'horloge. - dans le cas d'un 0, il n'y a pas de seconde transition pendant la période d'horloge. - le "clock" est donné par le "up". |
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Le télécinéma
Le rôle du télécinéma est
de transformer une image film (16 mm ou 35 mm, positive ou négative)
en une image vidéo recopiée sur un magnétoscope ou
pour une diffusion télévisuelle.
Les "rushes" traditionnels doubles bandes sont de moins en moins répandus et sont de plus en plus remplacés par des "rushes" issus d'un télécinéma. Le support magnétique des "rushes", dans ce cas là est une cassette vidéo au format Bétacam. L'opération du télécinéma, au niveau du défilement en nombre d'images par secondes, présente 3 cas: |
Le tournage à 25 I/s
Lorsqu'on a tourné à 25 I/s, on transfère une image film sur une image vidéo (2 trames) et il n'est pas nécessaire de compenser par un mode particulier de fonctionnement du télécinéma appelé "pull down". Le tournage à 24I/s sans compensation
Le tournage à 24I/s avec compensation
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- le rendu de certains mouvements peut être perturbé
(saccades)
- le son n'est plus rigoureusement synchrone: il est synchrone sur la première image, puis il glisse régulièrement jusqu'à ce que la trame de compensation remette l'image et le son en phase. Juste avant celle-ci, la décalage atteint 1/50e de seconde. Ce glissement de synchronisation disparaît après la conformation. Le retour au négatif film est plus délicat, puisqu'il faut éliminer ces images vidéo de compensation. Au regard de ces difficultés, cette méthode est peu employée en Europe. Aux Etats-Unis et au Japon, par contre, où il s'agit de passer de 24I /s à 30 I/s, elle est incontournable. |
Revenir du 24 I/s à une copie de travail vidéo
Le problème se repose si l'on a besoin de copier
une séquence montée sur une cassette vidéo: il faut
cette fois repasser de 24 I/s en 25 I/s. On peut le faire de deux façons:
- en accélérant de nouveau image et son à 25 I/s, pour que chaque image montée corresponde à une et une seule image sur la cassette. C'est par ce moyen qu'on produit une copie de travail pour la conformation du négatif 16 mm ou 35 mm. - en compensant: ni l'image, ni le son ne sont accélérés. Pour que ce soit possible, le système introduit une compensation: 1 trame toutes les 12 images, et donc 1 image toutes les 24 images. Par ce moyen on passe de 24 I/s à 25 I/s sans modifier le rythme, ni les durées. En revanche, on observe une petite saute stroboscopique toutes les demi secondes. C'est ce moyen qu'on utilise, afin de produire, pour l'auditorium ou pour un musicien, une copie de travail qui corresponde exactement aux durées. |
Eléments en 24 I/s et 25 I/s mélangés
Quand on doit mélanger des éléments hétérogènes (comme dans un montage d'archives, par exemple, où l'on dispose à la fois de 24 I/s et de 25 I/s), on doit décider de la vitesse de diffusion, et ramener tous les éléments à cette cadence. Le problème ne se pose pas pour l'image, qui est toujours transférée à 25 I/s et où la machine de montage virtuel définit la vitesse de lecture, mais seulement pour le son qu'il faut éventuellement accélérer ou ralentir au préalable (stretch) sur un équipement audio convenable, avec aussi un traitement d'harmonisation. |
La synchronisation du son (autres cas)
Avant le télécinéma
Il faut reporter le son sur support magnétique perforé, synchroniser de manière traditionnelle avec une copie de travail image positive, puis faire un télécinéma double bande. C'est une méthode peu employée, mais qui présente l'avantage d'avoir des "rushes" synchrones, aussi bien pour le 24 I/s que le 25 I/s. Pendant le télécinéma
Après le télécinéma
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Le montage sur disque dur (montage virtuel)
Règle de base : 1 image film = 1 image vidéo
= 1 image montage virtuel = 1 image vidéo =1 image film
Comme le virtuel travaille à partir d'une image vidéo, on commence par faire un télécinéma muet des rushes, le plus souvent directement du négatif film, et en entier. Pour permettre le montage négatif film a l'arrivée, au laboratoire, on fait incruster le Key code de la pellicule tournée, dans les bandes noires, en dessous de l'image vidéo (télécinéma). A chaque bobine télécinéma doit correspondre
une et une seule bande vidéo. Si elle est elle-même constituée
de plusieurs bobinos caméra, on demande au laboratoire de développement,
d'introduire une amorce entre chaque bobino pour faciliter la détéction
des sautes de Key code.
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