L'antenne 1/2 onde
Nous
voici parvenu à l'élément clef de la station : L'antenne. C'est d'elle dont vont dépendre les performances de la station, ne vous y trompez pas. |
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Définition
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La
bonne question à se poser est effectivement de savoir ce qu'est une antenne. D'une manière générale, une antenne est une structure conductrice qui véhicule un courant électrique haute fréquence variable. Ce faisant, cette structure rayonne une onde électromagnétique. Quand on parle de rayonnement, il s'agit d'établir dans l'espace un champ magnétique et un champ électrique. |
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Quelle image pourrions nous donner de l'antenne ? |
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Au
risque d'être réducteur, nous pourrions dire qu'une antenne est comparable à une
ampoule électrique. L'antenne comme l'ampoule est chargée de convertir un courant et une tension HF en rayonnement électromagnétique. Pour l'ampoule ce rayonnement sera dans le visible ce qui n'est pas le cas de l'antenne HF. Il n' y a qu'une différence de fréquence. Une ampoule possède un piètre rendement, nous demanderons plus à notre antenne. |
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Les
paramètres principaux d'une antenne : |
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Voici un exemple à gauche. Ces antennes sont de type Yagi (du nom de l'inventeur japonais). Il en existe naturellement de toutes dimensions et de toutes formes. Celles que vous voyez sont mes antennes VHF/UHF. Il s'agit pour le 144 MHz de 2x11 éléments qui mesurent 4 m de long et qui sont couplées entre elles. Entre ce couplage prend place un autre couplage de 2x21 432 MHz. La distance qui sépare l'antenne la plus basse de l'antenne la plus haute est d'environ 3,30 m. |
Le
dipôle demi-onde ou doublet : |
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C'est un conducteur électrique de longueur l/2. Il est coupé au centre, chacune des branches est alimentée par d'un côté l'âme du coaxial, de l'autre la tresse. | |
Voici le dipôle. Les deux brins sont rigoureusement symétriques, le point d'alimentation en énergie se trouve au centre de l'antenne. Celle-ci peut être réalisée en fil ou en tube. Augmenter le diamètre du ou des conducteurs conduit sur une antenne à augmenter sa bande passante. | |
Le
dipôle demi-onde a une propriété extrêmement utile : Taillé mécaniquement en
demi-onde pour une fréquence donnée (à la bande passante près), son impédance est de
73W et cette
impédance est purement résistive ce qui permet son alimentation par un câble coaxial 75
W sans autre
forme de procès. Magique non ? On appelle ceci un dipôle résonnant car à la "résonance" tout se passe comme si nous avions affaire à un circuit résonant série. Il est fort probable que vous ne puissiez que très rarement atteindre les résultats édictés par la théorie car une antenne n'est jamais totalement isolée de son milieu et une multitude de couplages parasites apparaissent. Citons le fait le plus classique : la hauteur par rapport au sol. Celui-ci a un influence déterminante sur pratiquement toutes les caractéristiques de l'antenne. Pour s'approcher le plus possible de ce que dit la théorie, le dipôle devra être placé une hauteur bien précise au dessus du sol et naturellement être éloigné de tout ce qui peut interférer avec lui (maisons, arbres, poteaux ou structures métalliques etc.) |
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On
trouve une kyrielle de formules permettant de calculer la longueur effective d'un doublet.
Ne vous encombrez pas inutilement l'esprit et retenez : Avec L en mètres (longueur totale du dipôle) F en MHz |
150 |
Influence de la longueur du brin rayonnant sur l'impédance : |
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Nous voici au grand moment ! Les radioamateurs, grands bricoleurs et exigeants expérimentateurs souhaitent en général posséder une antenne oecuménique capable de fonctionner correctement sur toutes les bandes décamétriques, susceptible d'avoir du gain, une adaptation parfaite sur tout le spectre, pas chère, pas haute, si possible invisible. | Naturellement aucune de toutes ces conditions n'est réunie simultanément, car il faut vivre de compromis et les antennes ne dérogent pas à la règle. Beaucoup d'inventeurs géniaux n'ont oeuvré dans ce domaine que par artefact. Mais ceci est une autre histoire. |
Si nous utilisons un dipôle qui est "résonant" pour une fréquence (ou bande de fréquences) et une seule, sur une fréquence pour laquelle il n'est pas taillé, son impédance ne se présentera plus sous la forme d'une résistance pure mais sous la forme d'une impédance série. | Cette impédance série sera composée d'une résistance et d'une réactance qui sera tantôt capacitive tantôt selfique. Il s'agit en tout point du comportement des circuits résonants série et // que nous avons étudié en électricité. |
Le ROS n'est pas représentatif du bon ou mauvais fonctionnement d'une antenne | |
Mémorisez
bien ce que vous voyez ci-dessus car c'est la clef de voûte de tout système d'antenne. Ce graphique laisse apparaître deux axes : - L'axe horizontal représente la partie résistive de l'impédance de l'antenne. - L'axe verticale représente la partie réactive de l'impédance de l'antenne. Sur l'escargot qui trace l'impédance complexe (Z= R+/- jX) sont portées les différentes longueurs d'onde. |
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Explications pas à pas : |
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Bon
inutile d'aller plus loin, nous avons fait un tour complet, les mêmes phénomènes vont
se reproduire périodiquement. Nous allons en tirer les conclusions suivantes : En fonction de sa longueur, une antenne va se comporter tantôt comme un circuit série, tantôt comme un circuit parallèle. On trouvera pour chaque circuit un point de résonance auquel la réactance s'annulera tous les 0,5 l. |
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Circuit série | Circuit parallèle |
jusqu'à 0,5 l | 0,5 l à 1 l |
1 l à 1,5 l | 1,5 l à 2 l |
2 l à 2,5 l | 2,5 l à 3 l |
Remarque importante : |
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Nous venons de voir quels étaient les variations de l'impédance de l'antenne en fonction de sa longueur pour une fréquence considérée et seulement cela. Ceci ne préfigure en rien de ce que sera son efficacité. Une antenne présentant de telles impédances affichera dans certains des cas que nous avons étudié des ROS hallucinant. | Si l'on devait
juger de l'efficacité d'une antenne à son ROS, la charge fictive serait alors la
meilleure des antennes (j'en ai une qui à un ROS de 1 à 1,3 de rien ou presque jusqu'à
1,5 GHz, manque de chance elle ne rayonne absolument rien). Le ROS traduit l'adaptation,
rien de plus. A méditer... |
Pourquoi
une antenne rayonne t'elle ? |
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La réponse à cette question est vraiment difficile et je pense sincèrement que rares sont les radioamateurs qui comprennent (moi inclus) le phénomène. | |
Brièvement et très schématiquement: Vous connaissez le principe d'émission d'un photon lumineux . Il suffit de donner de l'énergie à un électron qui va changer d'orbite et s'éloigner du noyau. Quand l'apport d'énergie cesse. celui-ci revient à sa position initiale en émettant un photon de lumière. C'est le principe par exemple des diodes LED. Il en va de même avec les antennes. | Nous
produisons dans notre émetteur un champ électrique qui fait se mouvoir
des électrons (le courant) à une fréquence f. Les électrons libres du matériau constitutif de l'antenne oscillent à cette fréquence et subissent des accélérations - ralentissements. Tout changement d'état énergétique provoque l'émission de photons. |
Les
champs dans la proximité très proche de l'antenne sont extrêmement
complexes à analyser. Les physiciens ont définis plusieurs zones autour
de l'antenne pour prendre cela en compte. A droite vous pouvez observer les lignes de champs produites par une antenne demi-onde |
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Quand
on alimente l'antenne en énergie haute fréquence, l'antenne consomme de
la puissance comme si elle se présentait comme une résistance. On
appelle cette résistance : résistance de rayonnement. Ce rayonnement est constitué par le champ électromagnétique qui se propage dans l'espace par le biais de l'inductance et de la capacité de l'espace libre. En supposant l'émission ponctuelle et l'antenne totalement omnidirectionnelle, on peut supposer que le rayonnement se propage de manière identique dans toutes les directions. Pour donner une image cela ressemble à un ballon que l'on gonfle et qui voit son diamètre augmenter. Comme la puissance émise est constante, que la surface occupée par le rayonnement ne fait que croître, la densité de puissance diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la source d'émision. C'est ce que l'on appelle l'atténuation en espace libre. |
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Répartition
tension courant dans une antenne demi-onde : |
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L'antenne étant alimentée
par un émetteur fournissant de la puissance, il y courant et tension dans
une antenne. ce courant et cette tension se répartissent comme le montre
le schéma ci-contre. C'est facile à retenir : |
Quand
nous approchons des extrémités, nous sommes en présence d'un circuit
ouvert, si le circuit est ouvert, aucun courant ne peut plus circuler ce
qui signifie que l'impédance est très élevée. Réciproquement pour la tension, au centre, là ou l'impédance est basse la tension est minimum puis au fur et à mesure que l'on s'approche des extrémités elle remonte jusqu'au moment ou elle est si élevée que tout se passe comme si le circuit était ouvert. A cet endroit la tension est donc maximum. |
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Influence
de la longueur sur le diagramme de rayonnement. |
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Nous avons examiné en détail ce qui se passait au niveau de l'impédance de l'antenne quand sa longueur physique évoluait. | Nous allons nous intéresser maintenant aux effets de la longueur sur le diagramme de rayonnement de l'antenne. |
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Voici
le diagramme de rayonnement d'une antenne demi-onde. Le trait bleu
représente l'orientation du dipôle en l'occurrence Nord-Sud. On voit
clairement que l'énergie est rayonnée préférentiellement en direction
de l'ouest et de l'est et que les direction Nord et Sud sont extrêmement
défavorisées. Ceci est la particularité de tout dipôle. Une antenne isotopique càd rayonnant également dans toutes les directions est considérée comme ayant un gain unitaire soit 0 dBi. Le dipôle demi-onde a par rapport à cette antenne virtuelle un gain de 2,15 dBi. En pratique on préfère utiliser les dBd (dB par rapport au dipôle) qui sont plus proches de la réalité physique. |
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Le
même dipôle dont la dimension précédente était de 0,5
l est que nous avons
augmenté est maintenant de 10
l. Vous remarquerez l'apparition d'une multitude de lobes secondaires ainsi que de "creux" très prononcés. Ceci est dû au fait que la répartition du courant sur un dipôle aussi long n'est bien sur plus la même que sur le dipôle l/2, on pourra loger plusieurs cycles. Donc faire croître exagérément la dimension d'une antenne modifie considérablement son diagramme de rayonnement. De plus ces figures ne nous permettent pas d'appréhender la dimension verticale du rayonnement qui est au moins aussi importante. |
Polarisation
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Un critère important est la polarisation de l'onde électromagnétique. Il est souhaitable que les antennes des deux correspondants soient polarisées ou du moins polarisent les champs électrique et magnétique de même manière. | On
définira au moins trois polarisations : 1 - polarisation horizontale, 2 - polarisation verticale 3 - polarisation circulaire. |
Quand on parle de polarisation, on parle de l'orientation du champ électrique de l'onde électromagnétique. Les deux vecteurs représentatifs des champs sont orthogonaux (perpendiculaires entre eux). Le sens du déplacement est donné par la flèche rouge. L'onde électromagnétique se déplace à la vitesse de la lumière. |
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Réversibilité
ou réciprocité des caractéristiques de l'antenne : |
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Tout
au long de ce chapitre, nous avons considéré l'antenne comme étant
"active" c'est à dire alimentée par un courant haute
fréquence et nous en avons déduit certaines caractéristiques. L'antenne réciproquement fournit une tension HF quand elle baigne dans un champ électromagnétique. Cette propriété est extrêmement importante puisque c'est grâce à elle que nous pouvons utiliser une antenne unique et commune à l'émission et à la réception. |
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Fini pour le dipôle, l'antenne essentielle. Nous reviendrons sur la notion de gain dans le chapitre consacré aux antennes en possédant, justement. |
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