Remarque :
Par rapport à un modèle idéal d’amplificateur opérationnel, un amplificateur opérationnel réel poosède un certain nombre de défauts, qui définissent, en fait les performances des amplificateurs opérationnels réels. Dans le but de conserver les idées claires, on ne tient compte que d’un seul défaut à la fois.
Les entrées exigent un certain courant pour être correctement polarisées ce qui fait que les courant d’entrée ne sont pas nuls.
Si on note I+ et I- ces courants, le courant de polarisation s’exprime par :
(en valeur absolue )
Remarques :
Les courants I+ et I- ne sont pas égaux; le courant de décalage correspond à l’écart maximum entre ces deux courants :
En pratique, la tension de sortie n’est pas exactement nulle même lorsque ve- = ve+ = 0.
La tension de décalage est définie comme la tension qui serait appliquée sur l’entrée non inverseuse d’un amplificateur opérationnel ne présentant pas ce défaut.
Valeurs typiques :
741 |
TL081 |
CA3140 |
LMC6035 | |
Ip |
80 nA |
30 pA |
10 pA |
0,02 pA |
Id |
20 nA |
5 pA |
0,5 pA |
0,01 pA |
Vd |
1 mV |
3 mV |
8 mV |
0,5 mV |
On peut distinguer, la résistance d’entrée différentielle entre les deux entrées et les résistances d’entrée de mode commun entre chacune des entrées et la masse.
Les résistances d’entrée de mode commun sont beaucoup plus importantes que la résistance d’entrée différentielle et on peut souvent négliger leurs effets.
Son ordre de grandeur est de 100
W. Cette valeur n'est pas nulle, mais, on verra que dans les montages à réaction négative, la résistance du montage sera toujours très faible.Finalement, ce défaut n’a que peu de conséquence, ce qui importe plus, c’est que le courant de sortie est limité à une valeur maximale ( quelques mA)
L’amplification est définie comme la pente de la caractéristique vs = f(ved) dans la zone "linéaire ".
En zone " linéaire ", ved n’est pas vraiment nul, autrement dit, l’amplification n’est pas infinie ; sa valeur n’est même pas forcément constante.
Dans l’exemple tracé ci-dessus, (obtenu par simulation PSPICE) on a tracé qu’un seul " passage " de ve ; car plusieurs " passages " ne coïncideraient pas exactement. On peut mesurer l’amplification à l’aide des curseurs fournis ( environ 140 000 ).
Cette amplification, correspond à l’amplification différentielle en très basses fréquences, elle sera notée A0 ou Ad .
La tension de sortie ne dépend pas que de ved mais aussi de la valeur moyenne entre ve+ et ve- ; on rappelle que l’on note tension de mode commun cette valeur moyenne.
L’amplification de mode commun correspond au rapport de la tension de sortie sur la tension d’entrée de mode commun lorsque la tension d’entrée différentielle est nulle.
Dans le cas général, il faut tenir compte, à la fois de ved et de vec . Dans ce cas, la tension de sortie peut s’exprimer par :
L’amplification différentielle est beaucoup plus faible que l’amplification de mode commun.
On appelle " Taux de Réjection du Mode Commun " le rapport de l’amplification différentielle sur l’amplification de mode commun ; ce rapport est souvent donné en décibels.
Dans les documents constructeur, le taux de réjection du mode commun est noté CMRR soit :
" Common Mode Rejection Ratio "
Valeurs typiques :
741 |
TL081 |
CA3140 |
LMC6035 | ||
Amplification statique en mode différentiel |
Ad |
105 |
2.105 |
105 |
126 dB |
Taux de réjection du mode commun |
TRMC |
90 dB |
86 dB |
96 dB | |
Résistance d’entrée en mode différentiel. |
red |
2 M W |
106 M W |
1,5. 106 M W |
>10 T W |
Résistance d’entrée en mode commun. |
rec |
100 M W |
|||
Résistance de sortie. |
rS |
75 W |
100 W |
La structure classique d’un amplificateur opérationnel est composée de la mise en cascade de trois étages, ce qui correspond à un filtre passe-bas du troisième ordre et qui donne, par conséquent un déphasage maximum de 270°. Un tel système peut devenir instable avec une contre-réaction, en particulier, un retour unitaire donnera un oscillateur pour une valeur de fréquence telle que la phase soit de 180°.
Pour éviter ce problème, la plupart des amplificateurs opérationnels sont compensés en fréquence ; c’est à dire qu’un condensateur interne donne une réponse globalement du premier ordre, le système est donc toujours stable même avec une réaction unitaire.
Expression de l’amplification :
On obtient une courbe de gain ayant l’allure suivante :
(la courbe de phase s’en déduirait aisément )
Dans cet exemple, on a pris A0 = 105 , ce qui donne un gain en basses fréquences :
G0 = 20.log(A0) = 100 dB
on a pris une fréquence de coupure basse f0 = 10 Hz.
On peut remarquer que le gain est nul ( amplification = 1 ) pour une valeur de la fréquence :
Cette valeur de la fréquence est appelée fréquence unité, ou facteur de mérite ou " produit gain bande ". Ce terme dérive de l’américain, et doit se comprendre par " produit de l’amplification en basses fréquences par la fréquence de coupure basse ".
Ordre de grandeur pour des amplificateurs opérationnels courants : quelques MHz.
A cause du condensateur de compensation en fréquence, la tension de sortie ne peut pas varier avec une vitesse infinie : en effet, on rappelle que la charge d’un condensateur peut s’écrire :
Comme le courant i a une valeur maximale Imax la vitesse de variation de la tension aux bornes du condensateur et par conséquent de la tension de sortie est limitée à une valeur maximale.
Le slew-rate ( ou slewing-rate ) est défini comme la valeur maximale de la vitesse de variation de la tension de sortie :
Sa valeur devrait être donnée en V/s , on obtiendrait alors un nombre très grand : des millions de volts par seconde ; ce qui est peu compatibles avec les ordres de grandeur des tensions et des temps rencontrés, on préfère plutot utiliser, ce qui revient au même, les V/
ms.Le slew-rate limite la bande passante en présence de signaux de grande amplitude.
En effet, plaçons nous dans le cas du régime sinusoïdal :
, la vitesse de variation de vS peut s’écrire :
, dont la valeur maximale, atteinte au passage par zéro de vs
est :
Pour que le signal de sortie ne soit pas modifié par le slew-rate, sa vitesse de variation doit rester inférieure à la vitesse maximale possible, c’est à dire inférieure au slew-rate, soit :
ou
On peut donc considérer que :
pour une amplitude maximale du signal de sortie, la
fréquence doit être limitée à
l’amplitude maximale du signal de sortie est
limitée par la saturation en très basses fréquences
évolue en
(loi en 1/f ) pour fes fréquences supérieures à
Dans le cas d’un signal d’entrée " carré " d’amplitude suffisante, le signal de sortie sera un " trapèze " dont les fronts auront des pentes égales (en valeur absolue) au slew-rate.
Remarque : certains amplificateurs opérationnels possèdent des slew-rate différents pour les fronts montants (SRP) et les fronts descendants (SRN).
Valeurs typiques :
741 |
TL081 |
CA3140 |
LMC6035 | ||
" Produit Gain-bande " |
GBW |
1 MHz |
3 MHz |
||
Slew-Rate |
SR |
0,5 V/ ms |
13 V/ ms |
1,5 V/ ms |